Projet 2023-2024 "Dance marathon" Eugénie Andrin

Créations scolaire

Dance marathon

Projet transdisciplinaire & inter-niveaux

Eugénie Andrin

Objectifs:


- Vivre le processus de création artistique afin de réaliser une performance artistique de qualité originale et novatrice

- S'inscrire dans l'axe culturel du projet d'établissement relatif à : « la culture, appropriation et transmission »

-   S’investir en tant qu’apprenant, assumer son individualité au sein d’un groupe

-   Apprendre à collaborer en équipe

-   Transmettre ses connaissances (son « expertise » dans sa spécialité artistique), communiquer et s’adapter

-   S’approprier et transmettre les valeurs de la république ainsi que la laïcité


Modalités & Organisation


Le projet consiste en 3*2jours avec Eugénie Andrin, d’un croisement de regard entre les élèves musiciens et danseurs en vue de réaliser une restitution publique le 11 avril 2024 à Anthéa.


4*3h : Fin décembre

4*3h : Fin février

4*3h : Avril

1 répétition


Financement

DRAC Nice - DAAC Nice

Ce projet interroge alors les limites et frontières physiques que l’on s’impose, le dépassement de soi, l’imagination comme source d’évasion des murs invisibles. 

L’artiste Eugénie Andrin et sa pièce chorégraphique « Dance marathon »

Les marathons de danse se développent dans les années 1920 -1930. L’objectif est pour les couples de tenir le plus longtemps possible sans jamais cesser de danser (un simple balancé, ou une marche étaient autorisés), afin de gagner un prix d’une centaine de dollars environ. Avec la crise de 1929, la misère était telle que les participants étaient prêts à tout pour quelques dollars, transformant alors ces marathons en bal de l’horreur.

Car avec une pause de 10 minutes toutes les 2h pour manger, boire, dormir ou se soigner, c’est un épouvantable scénario qui se jouait. Mais l’assurance d’un repas quand on n’a rien était une offre alléchante pour les plus misérables d’entre eux. Certains marathons ont duré plus de 5 mois. L’épuisement pouvait conduire les participants à un état de délire, voire de coma. Face à cette épreuve, l’état physique des marathoniens était un spectacle affligeant. Crapuleux, les organisateurs de ces événements utilisaient tous les stratagèmes (mariages de couples de danseurs, courses entre participants déjà épuisés, sponsoring...) pour faire venir le public. Les spectateurs se transformaient alors en voyeurs, se délectant de la misère humaine et de l’humiliation infligée aux danseurs.

C’est donc dans un décor réaliste que se plante l’action : un buffet en fond de scène vers lequel les participants se ruent lors des pauses, et quelques lits de fortune installés sur le côté.

Pendant ces heures de danse ininterrompue, l’esprit des danseurs épuisés divague. Une façon peut-être de s’évader... Que faire à part penser ? Penser à leur condition, à leur vie, à leur misère peut-être... Ce sont donc des bulles imaginaires de chorégraphie qui vont éclore d’un couple à l’autre comme des flashbacks, pour raconter la misère et la pauvreté, la condition d’une femme maltraitée, la solitude, la dépression...

Des pensées intimes qui relatent des faits de sociétés intemporels, mais aussi le bonheur d’un enfant à venir, le souvenir du cocon familial ou de la douceur d’un rayon de soleil sur le visage ...

Ces parenthèses échappatoires mènent parfois à l’hallucination : alors qu’une infirmière prodigue des soins à un groupe de femmes assises, celles-ci nous offrent un ballet de jambes « à la Esther Williams ».

Une autre femme rêve d’abandonner le poids de son épuisement, elle vole littéralement portée par les hommes de lit en lit. Les pensées défilent, permettant aux danseurs de s’évader l’espace d’un instant, avant de retrouver l’horreur de ce bal. Une sirène les ramène à la réalité douloureuse annonçant le derby, c’est-à-dire une course effrénée, des tours de pistes à en perdre haleine. Certains font des malaises. Le dernier couple est éliminé. Pour rythmer « le spectacle », un Maitre de cérémonie, démoniaque arbitre ayant le pouvoir de décider de l’élimination de tel ou tel couple. Il harangue la foule, entraine les spectateurs à taper dans les mains, frapper des pieds sur le sol, encourager les danseurs sur la piste tels des chevaux de course.

Et puis il y a un orchestre, comme si tout cela était joyeux. Une gaité qui sonne faux. Les intermèdes imaginaires sont des bulles d’oxygène dont la mélodie allège épisodiquement l’atmosphère pesante de ce bal de zombies. Il est tard, les musiciens rangent leurs instruments et la radio les remplace. Une radio nasillarde... ambiance pathétique de fin de soirée garantie !

Et pendant ce temps les danseurs dansent, toujours, épuisés. Les jambes trainent, les têtes ne se tiennent plus et les bras sont abandonnés...

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