UNSS DANSE création "La danse ou l'art d'effleurer l'instant de Grâce"

Enseignement optionnel de la DANSE - SECONDE

Chapitre 3 "La danse ou l'art d'effleurer l'instant de Grâce"

D'après l'œuvre chorégraphique "Coup de Grâce" de Kelemenis

 Découvrir et s’approprier des techniques de création 

Connaitre et s'approprier différentes démarches de créations artistiques



Pratique : Séquence d'enseignement "La danse ou l'art d'effleurer la Grâce"


Théorie : La démarche de création 

 

Intervenants artistes :

-        Intervention autour de la démarche de création – outils et techniques- Marcia Barcellos (*2)

-       Interventions autour de l’univers de Kelemenis - Cécile Robin Prevallée (*2)

-       Intervention de Eugénie Andrin autour de la pièce Issue. (*2)


Projet: "Suivre une démarche de création de l'idée à la réalisation" - D'après la pièce chorégraphique "Birds" Compagnie TranS

 


Quand certains dansent d’autres tuent.


Nul n’a oublié ce qu’il faisait le soir du 13 novembre 2015, des millions de souvenirs gravés par l’effroi des attentats de Paris : nous sortions de scène, heureux… Confusion des émotions. Sous un titre en forme d’oxymore, COUP DE GRÂCE, sept superbes interprètes s’élancent dans une exploration, entre sombre et lumière, des chemins empruntés pour atteindre ce que serait la grâce. Dans le paysage abasourdi d’une actualité contemporaine marquée par la violence de masse, les destructions iconoclastes et les bouleversements de fond, Michel Kelemenis explore l’appropriation ambivalente et l’écartèlement sémantique de ce terme de « grâce ». Au plateau, le chorégraphe parie sur la force d’un assemblage d’images et de gestes incompatibles, évoquant les chemins empruntés pour accéder à cet état de sublimation. Sur une étude plastique de la lascivité s’agrègent les répercutions gestuelles et spatiales de sentiments et d’actions liés à la terreur : panique, effroi, fuite éperdue, vacillement, effondrement… Que la musique d’Angelos LiarosCopola place sous une même intensité. Comme chacun témoin impuissant des déflagrations que connaît le corps social de l’humanité, le chorégraphe reconsidère une de ses questions les plus obsédantes : la grâce peut-elle émerger de la disgrâce ? 

Accepter que la vie ne soit qu’un effacement est la plus belle leçon que je reçois de la danse. S’attarder sur l’état de grâce, se souvenir jusqu’au dernier souffle des merveilles révélées à mes yeux au long de milliers d’heures en présence de la danse, et, faute de pouvoir retenir le geste, clore mes paupières pour en contenir la trace. Ces merveilles ? Des femmes, des hommes, danseuses et danseurs, que mon état de chorégraphe m’aura offert de voir éclore à leur talent, à leur transfiguration. Une croyance divinement athée en l’humain m’invite à l’aimer éperdument pour cette aptitude au sublime. Dans ma quête d’une grâce animée qui ne soit ni évanescence, ni désuétude, ni affectation, un accroc s’impose dans une funeste coïncidence… Au matin de la Première de La Barbe bleue -pour moi une femme séduisante portée par les spectres de six époux assassinés vers celui qui sera son septième et dernier- je communiquais la création ainsi : la naissance d’un monstre sanguinaire marque ce jour. Ce jour ? Le 13 novembre 2015. Alors qu’à Aix-en-Provence se déroule le drame fictionnel d’une cruauté jalouse parée de grâce et de beauté, à Paris, 130 personnes perdent la vie, ainsi que sept assaillants persuadés que ce geste tragique, d’un dieu leur apporte… la grâce. L’atteinte collatérale, dérisoire au regard de l’Histoire, demeure marquée d’une encre indélébile : elle entretient une fusion envahissante d’émotions contradictoires intenses, des entrelacs indissociables d’éclats de lumière et d’éclats d’acier. Derrière la beauté peut se tapir l’horreur, derrière l’horreur, l’hypothèse d’un paradis…

Michel Kelemenis

Séquence d'apprentissage

Activité 1

Echauffement

Exercice 1 :


En cercle, prendre un vêtement noué sur lui-même ou un objet, le lancer sur une trajectoire courbe

·Frapper dans les mains et le pied au sol au moment où l’objet touche le sol, tous ensemble

·Sentir physiquement le mouvement, la trajectoire, la circulation de l’objet.

Trouver une consistance, une respiration, trouver la relation globale à l’objet lancé ou à l’autre


Variante : celui qui lance ne frappe pas. Son voisin de droite frappe.

·avec objet : un déclenche le mouvement, les voisins de droite et de gauche frappent en même temps.

·avec objet : un participant déclenche, tous les autres frappent en même temps

Exercice 2 :


En dispersion dans l’espace, un participant tape dans les mains 8 temps (rythme choisi par le participant).

Le groupe prend le rythme en tapant dans les mains 8 temps

Puis garde la pulsation 8 temps dans le silence puis l’ensemble du groupe tape la pulsation.

Variante avec la marche : En dispersion dans l’espace, un participant tape dans les mains 8 temps (rythme choisi par l’élève). Le groupe prend le rythme en tapant dans les mains 8 temps. Puis garde la pulsation 8 temps dans le silence puis marche 8, puis silence, puis reprise collective pulsation, silence, déplacement, silence etc

Exercice 3 :


Descendre sur 20 temps, au sol 20 temps, remonté sur 20 temps, idem sur 18, 16, 14, 12, 10, 8, 6, 4, 2, 1. Les comptes sont donnés par un participant qui doit poser sa voix, elle doit être forte, claire et régulière.

Variante : descente et remontée avec des verbe d’action comme dégouliner, fluide, saccadé, dans la boue, dans du miel, photo… )



 

Situation de découverte du corps signifiant


Deux lignes éloignées, les participants sont rassemblés en binôme. L’un des participant reste neutre, l’autre participant avance en respectant les consignes sur la posture.

-         Avancer menton baissé regard vers le deuxième participant

-         Avancer menton levé regard vers le deuxième participant

Retour collectif sur les sensations occasionnées sur le participant neutre

Mise en situation de création collective


Par deux, un participant se cache derrière l’autre et passe ses mains devant son binôme. L’autre participant positionne ses mains dans le dos.

A deux : trouver une histoire, une chanson, une recette de cuisine comme support vocal.

Le participant caché doit travailler uniquement sur sa gestuelle de mains (rendre les mains signifiantes), Le participant de devant avec une voix claire et des variations de tons, des pauses raconte l’histoire. Seule la variation de ton permet de rendre le propos captivant. 

Situation de découverte autour du théâtre d’image


Exercice 1:


Un participant rentre dans l’espace de jeu avec une idée de contexte (à la plage, au bistrot, dans l’entreprise… ) et se positionne avec une posture en lien avec ce qu’il a en tête. A tour de rôle les participants rentrent dans l’espace de danse et propose une posture en lien avec la précédente.

Une fois que tous les participants sont intégrés à l’image fixe, prendre une photo

Sur la base de la photo se questionner autour des attitudes et postures, sont-elles dans l’idée du premier participant ? qui est clair ? qui ne l’était pas ?

Exercice 2:


A partir de trois images fortes crées dans la situation précédente, retrouver ses postures, trouver un chemin pour passer de l’une à l’autre.

Création collective - Etape 1

A partir des quatre images ci dessous - construire le théâtre d'image - Choisir une façon de les transformer (les rendre vivante) puis 4 façons de passer à l'image suivante.

Cette étude se propose de réexaminer la peinture religieuse de Charles de La Fosse à la lumière de la notion de grâce, comprise dans sa double signification de secours surnaturel de Dieu et de charme indéfinissable. Les grâces divine et esthétique étaient intimement liées au début de l’époque moderne, mais, à la fin du xviie siècle, leur rapprochement était devenu intenable. S’appuyant sur une constellation de débats théologiques, artistiques et rhétoriques contemporains, notre étude tente d’expliquer en quoi la peinture religieuse de La Fosse est symptomatique des rapports de plus en plus ténus entre les deux conceptions. En s’attachant à intégrer ces dernières, ses peintures s’exposent aux problèmes que la grâce présente et en deviennent un véhicule involontaire de l’émergence d’une autonomie picturale moderne.

De son nom de baptême Alessandro di Mariano di Vanni Filipepi, Sandro Botticelli était le plus jeune fils d'un tanneur florentin. Dévastée un siècle plus tôt par la peste noire, la cité italienne s'était rétablie et était désormais prospère. Au 15e siècle, de puissants marchands et banquiers investissaient leur fortune dans la peinture, la sculpture et l'architecture, et Florence devint rapidement l'épicentre d'un nouveau mouvement qui exprimait avec éloquence des valeurs d'humanisme, de sagesse et de vérité à travers les arts. Le travail de Sandro Botticelli incarnait les valeurs du début de la Renaissance, mêlant beauté organique à la précision géométrique.

Primavera

La symbolique des Trois Grâces remonte à la mythologie. Le poète Hésiode décrit trois déesses ; Aglaé (qui représente la splendeur), Euphrosyne (la joie), et Thalie (l’abondance). Ensemble, elles constituent un idéal de beauté. Elles sont inévitablement liées à Vénus (appelée Aphrodite chez les Grecs), déesse de l’amour et de la beauté. Par exemple, ce sont elles qui accueillent Vénus à sa naissance.

Bien que que les Trois Grâces sont des figures de l’Antiquité, il était commun au Moyen-Âge et à la Renaissance de s’inspirer de cette période. La mythologie, ainsi que les coutumes et l’art de l’Antiquité ont même été glorifiées dans les époques ultérieures. Ainsi, trois grands artistes de cette époque ont représenté les Trois Grâces. C’est le cas de Botticelli bien sûr, mais aussi de Lucas Cranach l’Ancien et Raphaël.


La Liberté guidant le peuple

La Liberté guidant le peuple est une huile sur toile d'Eugène Delacroix réalisée en 1830, inspirée de la révolution des Trois Glorieuses. Présenté au public au Salon de Paris de 1831 sous le titre Scènes de barricades, le tableau est ensuite exposé au musée du Luxembourg à partir de 1863 puis transféré au musée du Louvre en 1874 où il fut l'un des plus fréquentés1. En 2013, il est la pièce majeure de l'exposition La Galerie du temps au Louvre-Lens.

Devenu un symbole de la république triomphante, le tableau repose sur un contresens car ce n'était pas l'intention de Delacroix dont l'œuvre ne s'est imposée dans l'imaginaire collectif français que sous la Troisième République. Par son aspect allégorique et sa portée politique, il a été fréquemment choisi comme symbole de la République française, de la liberté ou de la démocratie dans le monde. Il demeure au xxie siècle une icône médiatique (de) au fil de ses détournements, emprunts et appropriations de différentes expressions artistiques.


Création collective - Etape 2

Dans un espace très restreint, proposer au groupe de réaliser trois déplacements dans cet espace. Reproduire le travail précédent, au ralenti, avec un rythme soutenu, avec un rythme très soutenu.

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