PRATIQUE "Autoportrait"

Terminale

Autoportrait

Entre le rituel de mouvement & le cycle RSVP d'Anna Halprin - Le jam de Steve Paxton 

Découvrir la post'modern dance Américaine

Séance 1 - Le rituel de mouvement D'Anna Halprin - La création de son propre rituel de mouvement

Définition:

LE RITUEL DE MOUVEMENT est une séquence de mouvements structurée qui permet d’augmenter la conscience du mouvement, son amplitude, et la souplesse du corps. On l’utilise aussi comme point de départ pour des explorations créatives en mouvement.

Préparatifs au rituel de mouvement

Il peut s'avérer utile de réserver un moment précis de la journée pour cette pratique, de la même manière qu'il y a un temps pour manger, pour dormir et pour se laver. C'est aussi prendre soin de votre corps.

Au saut du lit ou bien juste avant le coucher est un bon horaire, mais chacun peut décider de ce qui correspond à son rythme naturel.

Choisissez un endroit, un espace qui vous plaise sur le plan esthétique, où vous vous sentez à l'aise et au calme, un lieu propice à la concentration. L'air doit y être sain. Il est tout particulièrement vivifiant de bouger en extérieur, la caresse du soleil ou de la brise ajoutant au plaisir des sens. La lumière influera sur vos yeux et votre humeur. Les dimensions de l'espace vous donneront l'échelle de votre corps. Le milieu physique a un effet réel sur nous, consciemment ou non. Créez des espaces qui ont un effet positif et vous incitent à bouger

L'utilisation du son joue un rôle sur le milieu dans lequel vous travaillez. Parfois, vous aurez envie de musique calme ou simplement de faire attention aux sons qui sont déjà présents dans l'environnement. Il y a toujours les bruits de la respiration et des sons du corps en mouvement. Soyez réceptif aux stimuli provenant de l'environnement. Choisissez différentes manières d'utiliser les stimuli pour créer un cadre où accomplir vos mouvements en profondeur et avec plaisir. Les vêtements influent également sur votre ressenti quand vous bougez. Évitez de porter des collants et un justaucorps parce que vous croyez que c'est l'uniforme de rigueur. Essayez de bouger sans rien qui couvre le corps, avec un pantalon de jogging un tee-shirt amples ou bien un pantalon portefeuille peu ajusté. Essayez diverses tenues, jusqu'à trouver celle qui vous convient.

Schéma - Rituel de mouvement d'Anna Halprin

Exercice 1 : tester le rituel de mouvement de Anna Halprin

LE RITUEL DE TRANSITION

Vous pouvez avoir recours à un rituel de transition pour commencer le Rituel. Le mouvement I ou pour faire apparaître ce dont vous avez besoin pour la journée. Laissez l'énergie née de ce rituel de transition se communiquer aux tâches quotidiennes qui vous attendent.

Cela consiste à éloigner l'attention des stimuli externes pour l'orienter vers une conscience interne du corps. On peut faire appel à l'esprit pour percevoir des sensa­tions kinesthésiques dans le corps, plutôt que d'être influencé par des idées toutes faires, morales ou esthétiques, concernant ce à quoi on devrait ressembler ou ce qu'on vraiment à ressentir. Ce rituel vise à apaiser l'esprit, à relâcher les muscles et à neutraliser les états de ressenti. C'est un processus d'attention à soi ou de cheminement vers une attitude réceptive, et aussi d'ouverture et d'intensification de la conscience interne, cela permet de se concentrer sans effort et réveille l'énergie en soi.

On y parvient en fermant les yeux, en détendant tout le corps, en abandonnant à la pesanteur, en atténuant les résistances corporelles, en se libérant 4es préoccupations intérieures et en faisant le vide dans son esprit. Il s'agit aussi de percevoir le rythme de la respiration et d'apprécier la manière dont elle se fait d'elle-même en suivant nos propres rythmes naturels.

Commencez ce mouvement assis, le corps bien stable, les genoux relevés, les coudes sur les genoux, la tête reposant dans les mains ; les pieds sont fermement en appui sur le sol et le corps est penché vers l'avant au niveau des hanches, ce qui per­met d'élargir et d'arrondir le dos.

Apposition de la paume des mains

Dans cette position, posez le creux des paumes sur les yeux, les bords des mains étant comme ceux d'une tasse contenant la chaleur qu'elles diffusent et transférant l'énergie des paumes vers les yeux tout en empêchant la lumière de passer. Détendez vos yeux, relâchez les muscles du visage et portez votre attention sur la respiration. Chaque fois que vous vous détendez, laissez-vous aller. Expirez, relâchez la mâchoire et laissez les lèvres s'entrouvrir sans tension. À présent, abaissez vos épaules et respirez dans le dos, augmentant son volume et sa largeur. Expirez et laissez le poids descendre dans le bassin en sentant qu'il se transmet jusqu'à la Terre.

Massage du visage

Portez votre attention sur votre visage et votre cuir chevelu. Servez-vous de vos mains comme s'il s'agissait de délicats outils de sculpture. Pressez le bout des doigts sur votre cuir chevelu en faisant des cercles pour frotter et décoller la peau. Grattez délicatement avec les ongles jusqu'à sentir des picotements dans la tête. Du bout des doigts, caressez-vous vigoureusement le front. Appuyez la base de la paume sur les joues. Laissez vos mains explorer toute votre tête et votre visage, jusqu'à ce que vous en ayez effacé toute expression et que votre visage soit détendu, neutre et prêt à recevoir.

En position allongée

En gardant les yeux fermés, allongez-vous doucement sur le sol en déposant une vertèbre après l'autre. Pour effectuer ce mouvement lentement et progressive­ment, vous pouvez vous servir du contrepoids de vos bras. Lorsque vous sentez le bas du dos sur le sol, contractez vos abdominaux inférieurs et déroulez lentement la colonne en contrôlant la descente, jusqu'à ce que les jambes, les bras et la tête touchent le sol en même temps. Pesez de tout votre poids. Sentez le corps qui s'abandonne. Expirez - laissez-vous aller - détendez-vous.

Respiration

Ouvrez les paumes de main et posez-les au-dessus des seins, juste en dessous des épaules, et respirez profondément dans les mains, le mouvement de la respira­tion soulevant les doigts quand vous inspirez. Vos mains ne sont plus creusées mais reposent plutôt à plat sur le corps. À l'expiration, videz l'air et laissez la poitrine redescendre. Relâchez la cage thoracique. Faites de l'espace à l'intérieur pour que vos poumons prennent du volume à l'inspiration et se vident à l'expiration. Sentez que le mouvement traverse tout le corps et se propage jusque dans le sol. Continuez à respirer en aspirant l'air par les narines et en expirant entre les lèvres relâchées.

Si vous percevez que votre bas du dos se creuse lorsque vous allongez les jambes, les ramener en pliant les genoux pour que tout le dos repose au sol. Passez maintenant les mains vers les côtés de la cage thoracique et continuez à respirer. Soupirez à l'expiration. Glissez les mains sur l'abdomen et posez-les sur le ventre, juste au-dessus de l'os du pubis. Laissez le diaphragme repousser délicatement les viscères vers le bas, cela gonfle le ventre qui emplit les mains. Expirez et ressentez le mouvement traverser le bas du dos et arriver dans le sol. Laissez le soupir se muer en un son grave et détendu. Puis laissez les bras glisser sur les côtés.

Restez immobile et calme, prenez tout le temps nécessaire pour vous concentrer r l'état de votre corps. Passez intérieurement en revue toutes les parties du corps et prenez conscience de toute tension qui subsiste. Respirez dans les zones tendues pour trouver le relâchement.

Voici plusieurs manières d'utiliser le rituel de transition de l'apposition de la paume des mains. Vous pouvez imaginer d'effectuer ces mouvements guidé par un ami, qui lit les instructions et vérifie comment vous les exécutez.

 

•      Votre corps vous semble-t-il lourd ou léger ?

•      Vos paupières sont-elles calmes ? Pesantes ? Est-ce que vos yeux tressaillent?

•      Votre respiration s'est-elle ralentie ? Votre mâchoire est-elle détendue ou crispée ?

•      Avez-vous le désir soudain de vous étirer, de partir en torsion, de changer de position ?

•      Suivez vos impulsions.

•      Avez-vous envie de pleurer, de bâiller, de vous endormir, de vous mettre en boule?

•      Faites-le.

•      Avez-vous envie de crier, d'arranger vos habits, de changer de place ?

•      Faites-le.

Précisions

Après avoir effectué le rituel de transition, demeurez dans ce nouvel état de conscience et commencez à vous raconter une histoire. Imaginez que vous êtes dans un endroit que vous appréciez beaucoup et que vous observez un ciel bleu. Imaginez alors le sol sur lequel vous êtes allongé et chaque partie de votre corps en contact avec lui. Qu'est-ce que le sol fait surgir en vous? Quelle est son odeur, sa texture, sa température ? Pouvez-vous vous fondre dans le sol, être absorbé par lui ? Le sol peut-il vous accueillir ? Pouvez-vous vous abandonner à lui ?

Revenez à vous. En commençant par les pieds, parcourez lentement chaque partie de votre corps jusqu'à être passé partout en sentant tout votre corps dans cet espace. Puis inspirez à partir de la poitrine jusque dans le ventre et expirez avec tout le corps dans le sol. À l'inspiration suivante, imaginez que votre respiration devient une onde qui déborde des limites de votre corps physique, se répand à l'intérieur et au-delà. Reliez l'espace au-dessus, de côté et en dessous de vous. Laissez la respiration traverser tout votre corps et aller dans ces espaces ouverts, puis laissez cette énergie revenir en vous et dans la cavité du bassin.

Une autre histoire possible est d'imaginer que le mouvement de la respiration est pareil au mouvement de l'eau qui s'écoule et prend de la vitesse. Représentez­ vous votre respiration pareille à l'océan qui enfle en douceur et sentez le souffle vous emplir lentement, augmenter de volume avant de refluer comme une vague. Sentez que le flux et le reflux de la respiration créent le tempo de ce mouvement fluctuant. Laissez la respiration enfler lentement et progressivement, puis s'amenuiser passive­ ment, évoluant sans effort au gré d'un mouvement sans cesse autogénéré. Laissez votre esprit observer paisiblement ce mouvement.

Le Rituel de mouvement est conçu pour être effectué lentement, sans à-coup et avec aisance. Mettez toujours de l'air dans vos mouvements. Le fait de fermer les yeux vous aide à trouver l'intériorité et à vous concentrer sur ce que vous ressentez quand vous bougez. Vous remarquerez que l'amplitude de votre action est limitée. Trouvez votre limite et allez jusqu'à ce seuil, afin d'augmenter votre souplesse. Mais ne forcez pas en poussant, en tirant ou en utilisant le rebond dans vos étirements. Expirez et laissez faire chaque fois que vous voulez aller un peu plus loin. Évitez la douleur et recherchez le plaisir.


Servez-vous de la voix. À l'expiration, laissez sortir des soupirs ou des sons sifflants. Colorez votre voix avec des sonorités. Écoutez-les et sentez en quoi elles reflètent le mouvement. Notez d'où provient le son : poitrine, gorge, ventre, tête. Par moments, vous aurez envie de silence et de vous retirer en vous-même. Préservez la possibilité d'aller dans ces deux directions plutôt que de vous restreindre en vous privant de votre voix. Restez conscient de l'espace qu'occupe votre mouvement, de  durée dans laquelle il s'inscrit et du degré de force avec lequel il est accompli. La façon dont vous reliez un mouvement au suivant en dessine la continuité et le phrasé est ce que j'appelle le flux du mouvement. Accédez aux muscles dans les parties de votre corps qui ont besoin de se contracter par opposition aux parties détendues. prenez à isoler différentes parties du corps.

Ce sont là quelques manières d'accomplir des mouvements chaque jour et au fur et à mesure que vous vous familiariserez avec vos propres mouvements, vous découvrirez la voie qui vous convient.

Arriver à libérer les tensions et les résistances indésirables logées dans les muscles prend du temps. N'attendez pas des résultats immédiatement visibles en terme d' assouplissement. En revanche, vous pouvez compter sur une différence instantanée dans votre ressenti et vos réactions après une séance. Vous aurez peut-être évacué beaucoup de tensions ou de sentiments refoulés et, par conséquent, vous ressentirez une envie de dormir. Parfois c'est tout le contraire qui peut se produire et vous vous sentez euphorique et plein d'énergie. Vous pouvez vous retrouver submergé par des émotions ou bien des situations non résolues vous reviennent à l'esprit. Votre sexualité ou votre sensualité peuvent être stimulées. Ou bien vous vous sentez peut­ être très calme et centré. Soyez à l'écoute de ces impressions aussi longtemps que nécessaire. Réfléchissez aux sensations qui vous viennent et à ce qu'elles vous font. soyez présent. Que ce temps de réflexion vienne clore votre pratique.


Exercice 2 : Créer son propre rituel de mouvement

Il est crucial pour votre propre créativité de comprendre que les mouvements que j'ai suggérés sont des mouvements articulés et structurés plutôt que des systèmes formels ou personnalisés. Il n'y a pas qu'une seule manière d'organiser le mouvement. Cintention ou les objectifs de l'approche que je propose se fondent sur la recon­ naissance de lois universelles régissant concrètement tout mouvement. Gardez bien cette idée en tête quand vous apprenez et effectuez ces mouvements. Vous pourriez partir des mêmes principes et, en vous fiant à votre propre expérience, concevoir un enchaînement totalement différent qui serait pour vous tout aussi sensé et valable, peut-être même davantage.

Les quatre enchaînements qui constituent les Rituels (inaugurés par le Rituel de mouvement I) sont ma façon de répondre à mon besoin de trouver comment "faire  du bien" à mon corps. Ce qui me semblait le plus urgent pour moi était de refaire le plein d'énergie, de me réapproprier mes sens, de détendre mon esprit et de reposer mon corps tout en bougeant. J'ai mis au point ces mouvements au fil du temps et je les pratique depuis des années. Je ne cesse de les modifier et de les affiner pour accompagner les changements dans ma vie, mes besoins et mon corps. Le Rituel de mouvement I m.'a été très utile de diverses manières : c'est une forme de méditation ; il sert à bâtir un corps fort et souple ; il me facilite l'accès à moi-même sur le plan physique et émotionnel ; c'est un temps consacré au "lâcher prise" ; c'est un moyen de mesurer l'évolution de ma palette de mouvements; c'est une manière d'affirmer que ce corps, c'est moi; c'est une forme d'auto-guérison de zones du corps affaiblies ou blessées ; c'est un espace et un temps offerts pour faire quelque chose pour moi­ même. Mon souhait et mon désir sont qu'il en aille de même et plus encore pour vous.

Consignes:

- Avec le groupe : définir les principes fondateurs d'un bon rituel de mouvement.

- Individuellement : creer son propre rituel de mouvement

Evaluation formative

Par groupe de deux ou trois élèves, montrer son rituel de mouvemnt

Définir à partir des contraintes choisies par le groupe si le rituel reprend bien toutes les étapes et contraintes d'un bon rituel de mouvement.

Exercice 3 : formaliser son rituel de mouvement - A rendre

Formaliser votre rituel du mouvement, à l'aide de vos propres mots et de schémas.

- notes sur les mouvements, temps d'exécution, espace, Flux, images

- notes sur les sensations poursuivies

- notes sur les effets corporels désirés.

Séance 2 - "Autoportrait"

« L'autoportrait est le signe de la conscience que l'homme a de lui-même »

Pascal Bonafoux

Enjeux :


- Définir qui je suis
- Quels sont mes gouts personnels? (notion de valeurs esthétiques)
- Comment j'interagis avec les autres ? (Mon rôle de chorégraphes: comment je communique mes idées aux danseurs interprètes; comment je collabore dans une équipe de travail en vu d'une réalisation commune)
- comment je transmets mes idées dans le groupe afin d'être dans une réelle collaboration artistique?



Objectifs:


Créer et danser mon premier auto-portrait

De l'idée à la réalisation:


- l'idée: le point de départ
- R: le travail de recherche en studio (manière dont on va faire émerger le mouvement ou les choix plastiques)
- S: les règles du jeu de la composition (comment va t'on construire, procédés de composition qui vont être utilisés) -  la composition (choix que l'on fait à la fois sur le mouvement, le processus de composition, la scénographie)
- P : la réalisation
- V : Evaluation et l'archivage

L'idée: le point de départ
Quoi ? (le sujet de création, le point de départ, l'idée) : "l'auto- portrait"

Ce chapitre est extrait d'un manuel intitulé Taking Part [Participer] rédigé après que Lawrence Halprin a écrit The RSVP Cycles (1969), en y intégrant certaines in­ formations communes. Les cycles RSVP abordent la créativité de manière spécifique dans le cadre d'un collectif mêlant l'architecture, la constitution d'une collectivité, des groupes de discussion et de réflexion. C'est l'approche que j'ai appliquée à la danse. Je pratiquais déjà ces activités auparavant, mais les cycles RSVP ont apporté une méthode de base à nos expérimentations, susceptible d'être réutilisée à loisir et partagée avec d'autres. L'idée d'atelier" était nouvelle et nombre des dispositifs qui vont aujourd'hui de soi découlent de ces premières explorations. Le caractère non linéaire de cet article reflète le processus de l'atelier et son évolution.

Les cycles RSVP forment le plus important ensemble de principes avec lesquels j'ai travaillé, parce qu'ils prolongent et systématisent une méthode de démocratie ap­pliquée. Nous avons pu explorer des comportements, des sentiments et des objectifs personnels qui, tout à fait subjectifs en eux-mêmes, peuvent être objectivés grâce à cette structure. Les cycles RSVP procurent aux participants le sens de l'engagement, de la responsabilité et de l'autonomie qui les incite à prendre une part active à tout ce qui les touche. Dans le monde actuel, les détenteurs du pouvoir sont apparemment dotés de compétences techniques. Les cycles RSVP sont une technique d'un autre ordre, un dispositif centré sur les besoins et les expériences humaines. Ainsi, tout en étant le reflet de la vie, l'art peut également lui servir de guide.

Anna Halprin


Les ateliers Arc/Vie proposés par le Dancers' Workshop de San Francisco sont conçus pour ceux qui s'intéressent au mouvement et aux arts vivants.

 

Les objectifs sont les suivants :

 

•      Établir un fond d'expériences communes à partir duquel il est possible de communiquer.

•      Éprouver et acquérir les techniques de créativité collective.

•      Utiliser l'approche des cycles RSVP pour susciter la créativité collective.

•      Favoriser la plus grande diversité - de culture, d'ethnie, de sexe, d'âge, de classe sociale, d'orientation sexuelle.

•      Créer des rituels et des mythes à partir d'expériences communes.

   

Satisfaire les attentes personnelles au sein de l'expérience collective.

•      Acquérir une conscience collective du milieu environnant.

•      Réutiliser les expériences des ateliers dans la vie de tous les jours.


BASE COMMUNE DE COMMUNICATION

 

La première étape consiste à forger une base de communication prenant sa source dans les expériences partagées. Ce point est crucial, car le mot "danse" en est venu à recouvrir toutes sortes de choses selon les personnes. Les participants à nos ateliers ont pu pratiquer à l'occasion le yoga, la danse orientale, la danse classique, moderne ou folklorique, ou encore ils peuvent n'avoir aucune expérience répertoriée. Parfois ils ont vu "de la danse" à la télévision ou sur scène et en ont déduit une défini­tion. Notre première tâche est donc de procurer à chacun une expérience directe et personnelle, en utilisant le mouvement naturel comme base sur laquelle construire une image du mouvement dansé.

Notre approche se fonde principalement sur le mouvement naturel. Cela passe par la prise de conscience de la manière dont on sent son corps en mouvement et/ou dont on peut relier ses sensations et le mouvement des autres et/ou dont on se perçoit avec les autres dans le milieu physique. Il s'agit d'essayer de ressentir le mouvement en termes d'action et de structure corporelles, de sensations musculaires, d'impulsions


Les cycles RSVP nous servent à susciter la créativité dans le moindre cours de danse tout comme pour les réalisations de groupe les plus complexes. Le Dancers'

Workshop fait appel à la créativité collective depuis de nombreuses années, par le biais de méthodes de collaboration entre artistes de différentes disciplines,


d'improvisations et de procédés aléatoires générant divers styles libres, partitions, etc. Les cycles RSVP se distinguent en ce qu'ils systématisent et rendent visible l'ensemble du processus créateur au fur et à mesure qu'il se déroule.


RESSOURCES-MATÉRIAUX (R)

 


Je clarifierai la façon dont nous utilisons les cycles dans les Processus partici­patifs [Take Part Processes]. Les ressources peuvent être, par exemple :

 

•      Des catégories de mouvement et des conceptions du mouvement.

•      Des espaces : dimensions, qualités, caractéristiques principales.

•      Des sons.

•      Des gens : densité, aptitudes, talents, origine ethnique et culturelle, centres

d'intérêt particuliers, corps.

•      Des sensations.    

Créer nos Ressources communes


- Dessiner votre autoportrait

Ce qui vous vient en tête sans vous focaliser sur la forme

- Lister un ensemble de mots, de symboles, d'images qui viennent spontanément en regardant votre dessin

- Choisissez trois mots dans votre liste

- Ecrivez trois phrases en partant de

"Je déclare que je suis"

La manière pour l'artiste d'aborder l'autoportrait - représentation d'une personne par elle-même - a beaucoup évolué au cours des siècles. À chaque époque correspond une approche de la question de la personne, du moi, et cette approche est déterminante dans la conception de l'œuvre. Pascal Bonafoux, historien de l'art, affirme ainsi que « L'autoportrait est le signe de la conscience que l'homme a de lui-même »

.

Avec l'apparition de l'individu à partir de la Renaissance, l'autoportrait est une image de ce qui est vu par la société (le moi social) : le visage n'étant pas visible directement, c'est l'image dans le miroir qui sert de modèle. L'auoportrait montre alors l'apparence physique du peintre (avec ses émotions). Il y a croyance en l'identité de l'artiste et de son portrait peint.

Cependant, une représentation ne peut faire apparaître qu'une infime partie de ce qu'est l’artiste, à un moment donné seulement. Et, alors que Rimbaud écrit : « Je est un autre », le moi est remis en question par les intellectuels, par exemple à Vienne autour de 1900 : un moi destitué par Freud et qui a même été jugé « insauvable » par le cercle de Vienne. S'ensuivra une recherche éperdue de l'identité dans l'autoportrait.


Le xxe siècle « aura été habité par son impuissance à ressaisir l'identité du moi dans le portrait » : pour Jean Clair, critique et historien d'art, dans son livre « Autoportrait sans visage », l'autoportrait d’E. Mach, qu'il appelle « Autoportrait sans miroir » ou « Autoportrait du moi », symbolise la difficulté de la représentation du visage, et de la représentation en général, au xxe siècle. « Ainsi surgissent les chairs violacées, moisies, mutilées de Bacon ou les figures sorties de la nuit et du brouillard de Zoran Muzic. » Un Zoran Music qui confie, par ailleurs : « Quand je peins un autoportrait, je ne le peins pas grâce à un miroir, mais il naît du centre. Je me connais depuis mon centre. Si je me mettais en face d'un miroir, je ne copierais que le masque de moi-même. »

L'artiste étant son propre modèle, il peut prendre un soin particulier à se mettre en scène (pour se valoriser par exemple), il peut aussi se dévoiler.

La posture dans l'autoportrait

L'Homme au turban rouge de Jan van Eyck (1434)

La posture qui revient le plus souvent dans l'autoportrait est celle initiée par van Eyck en 1434 avec son portrait L'Homme au turban rouge (souvent considéré d'ailleurs comme un autoportrait) : représentation en buste (visage, cou, épaules), le corps montré de trois quarts (car l'artiste se tourne vers son œuvre) mais le regard (et parfois tout le visage) faisant face, (car le peintre s'observe dans un miroir et, par conséquent, donne l'impression que sa représentation "regarde" le spectateur). Toutefois, au fil du temps, l'autoportraitiste va adopter de nouvelles postures, plus singulières, pour exprimer des aspects plus subtils de sa personnalité.

Durant la première moitié du xviie siècle, alors que le thème de "l'artiste dans son atelier" est déjà éprouvé, on observe dans les Pays-Bas une certaine tendance à la décontraction : Judith Leyster, par exemple, se montre faisant volte-face, comme si elle interrompait son travail pour converser avec le spectateur. À la même époque, Artemisia Gentileschi apparait en revanche complètement absorbée, se détournant du spectateur, le corps entièrement tendu vers un tableau qu'elle est en train de réaliser. Au xviiie siècle, quand la pratique théâtrale est répandue, Joseph Ducreux se représente à de nombreuses reprises grimé, déguisé et affichant différentes gestuelles et mimiques, comme le ferait un acteur.

À la fin du siècle des Lumières apparaissent les premiers signe du romantisme et la figure de l'artiste en tant qu'homme entièrement absorbé par son inspiration. La théâtralisation atteint son sommet : l'anglais Füssli regarde fixement le spectateur tout en marquant sa différence avec lui du fait qu'il est couché sur sa table de travail (dessin réalisé vers 1777-1778 ; National Gallery, Londres). Louis Janmot, quant à lui, se montre debout, faisant directement face au spectateur et le toisant comme le ferait un opposant en duel. À l'inverse, quand, à la fin du xixe siècle, se répandent les peintures naturalistes et que les artistes traitent du thème de la vie quotidienne, certains adoptent à nouveau des positions décontractées en vue d'établir avec le spectateur un certain climat d'intimité. C'est notamment le cas de James Tissot.

Au début du xxe siècle, alors que la montée des nationalismes annoncent la Première Guerre mondiale et que le psychanalyste Sigmund Freud entend analyser les côtés obscurs de la personnalité, son compatriote Egon Schiele adopte des attitudes provocatrices, parfois ouvertement obscènes.

STRUCTURES-PARTITIONS (S)

 

 

Les partitions ont de multiples fonctions. Elles peuvent servir à associer épanouissement personnel et expression artistique. Elles peuvent aussi permettre d'extérioriser des sentiments et des attitudes occultés, des blocages qui, parce qu'ils ont enfouis dans l'inconscient, ne peuvent être modifiés ni utilisés dans une ex­périence artistique. De tels sentiments deviennent des restrictions plutôt que de potentielles ressources créatrices. Une partition peut contribuer à faire remonter ces ressources à la surface pour les insérer dans un contexte. Une fois qu'elles ont été mises en acte, une perspective s'est dégagée, une "valuaction3" peut avoir lieu, ouvrant a voie à l'évolution et à l'épanouissement.

Par exemple, lors d'un atelier récent, j'ai travaillé sur les rapports actifs et passifs ans le mouvement entre deux ou plusieurs personnes. Ce travail était une recherche sur des aptitudes à encourager. Certains avaient du mal à lâcher prise et à être passifs, tandis que d'autres ne parvenaient à manifester aucune combativité. Pour prolonger cet exercice, j'ai divisé le groupe en sous-groupes et demandé de concevoir une partition mettant en scène une situation intime de la vie quotidienne, dans laquelle exploiter le lien entre la conscience personnelle et les mouvements actifs et passifs en tant qu' activité.

Une personne a remarqué que tous les mouvements offensifs envers elle, pro­ venant de n'importe qui ou qu'elle essayait elle-même de faire, la terrorisaient telle­ ment qu'elle les évitait totalement. :objectif de sa partition a donc été de la replacer dans cette situation et de l'y maintenir jusqu'à ce qu'elle trouve quoi faire. Elle devait adopter dans la voix et les gestes une attitude de colère envers des personnes du groupe, qui à leur tour réagissaient. Cela devait se reproduire avec chaque personne manifestant par la voix ou les gestes de la colère envers elle. Lorsqu'elle a exécuté la partition, elle a remarqué qu'elle variait très peu dans sa manière d'être énervée, elle retenait la pleine énergie de la colère. Sa qualité de mouvement manquait de tonus et sa voix, de puissance. Face à la colère dirigée contre elle, elle se recroquevillait, se repliait et finissait par se sentir blessée. Sa réaction était de pleurer et de demander à être réconfortée. Sur un certain plan, la partition était une scène intense et impres­ sionnante. Sur un autre plan, elle est parvenue à remplir les objectifs que cettepersonne s'était fixés. Utilisées de cette manière, les partitions peuvent être des outils puissants pour se développer au niveau personnel et artistique.

 

Nous utilisons des partitions pour générer de la créativité. Par exemple, le Daily Ritual4 [Rituel quotidien] est une structure très fermée parce que, à travers elle, nous essayons de modifier un état de conscience. Or, cela dépend de la répétition et d'un reconditionnement du corps pour un meilleur usage.

Traduire une expérience de mouvement en une série de mots sur une page est tellement contraire à l'expérience kinesthésique que, pour illustrer mon propos, je vais choisir un rituel quotidien facile à décrire plutôt que les mouvements plus typiques ou intéressants que nous utilisons.


La partition - Notre SCORE


Proposition de partition - redéfinir/préciser par le groupe

- A partir des composantes du mouvement, choisir  3 formes corporelles, un espace, une musicalité, un ou plusieurs flux dans votre mouvement

- Improvisez devant un partenaire qui sera là pour vous coacher, vous aider à trouver le juste chemin, vous aider à faire des choix dans votre gestuelle


Si votre portrait avait une voix que dirait il?

Choisir et écrire une ou plusieurs phrases que votre partenaire dira à haute voix avec l'intention, l'intensité du ton


- Choisissez trois espaces différents et réalisez votre phrase corporelles dans trois dynamique du mouvement différents puis allez positionnez votre autoportrait sur l'un des espaces de la salle, utilisez les panneaux à votre disposition.

PERFORMANCE-EXÉCUTION (P)


L'exécution diffère peut-être au plus haut point des processus décrits jusqu'à maintenant, mais, comme nous sommes engagés dans le domaine des arts vivants, il convient de mettre l'accent sur cette partie du cycle. Bien que l'exécution

exige différents niveaux de compétence, ce moment est primordial. Par exemple, un mythe est un événement auquel le public participe. Il ne s'agit pas d'une virtuosité  professionnelle démontrant un incomparable talent de danseur, mais d'un événe­ment aux répercussions profondes sur ceux qui le mettent en œuvre et qui ressentent directement les effets émotionnels et collectifs de la réalisation d'une partition. Le mot "performance" tel que nous l'entendons signifie l'exécution d'une partition. Cela ne signifie pas qu'il faille faire preuve d'une présence scénique professionnelle telle que de nombreuses personnes l'associent au spectacle de danse. Cela ne renvoie pas au type d'interprète auquel notre regard a été conditionné, à savoir quelqu'un qui s'est formé pendant dix ans ou plus et a atteint le sommet de ses qualités d'interprète. Ce terme de "performance" renvoie à la facette du cycle RSVP qui consiste à mettre en application une partition.

VALUATION - évaluation (V)


Cela signifie pour nous : "ce qui a marché" (a été ressenti comme juste) et "ce qui n'a pas marché" (a été ressenti comme raté) pour tout le monde (consensus) en fonction de nos objectifs. De plus, cela implique de prendre conscience (par la pensée) de la valeur de l'expérience faite et de ses applications à des situations de la vie. Vu la grande diversité de nos réalisations, nous avons aussi différentes manières de les évaluer. Par exemple : dans un mythe, il se peut que j'amène l'événement à un moment de silence et que je guide les participants dans un voyage imaginaire. Grâce à ce dispositif de transfert, les sentiments accèdent à un niveau de réflexion consciente au fil d'une histoire inventée qui symbolise l'expérience. Le partage verbal de cette histoire renforce la conscience de son sens d'une manière qui rend possible son ap­plication à soi et à des situations de la vie.

Dans un dispositif Art/Vie, l'exécution peut être analysée du point de vue de nos objectifs, nous pouvons dresser la liste de ce qu'on aime ou non. Le groupe com­ pare alors les listes, réutilise les matériaux et recommence. Ce qui rend nos réalisa­tions si singulières, c'est aussi la possibilité dans certains cas d'évaluer et de réutiliser les matériaux pendant l'exécution elle-même. Cet objectif peut être inscrit dans la partition.

Consigne:

En groupe puis individuellement, formalisez votre retour d'expérience dans votre journal de création

Séance 6 - "Co-portrait"

Ressources

Samuel Yal, artiste contemporain combine créations en céramique et travail video (et stop motion). Son oeuvre questionne les processus de création et de desagrégation, il travaille la question de la rémanence du spirituel et les poids des codes esthétiques dans notre culture comme dans une interculturalité ouverte.

Score


Lister les idées qui vous viennent à l'esprit en observant ces deux autoportraits de Samuel Yal

Créer une partition personnelle à partir des idées évoquées - Choix de gestuelles - mobilisation du corps dans l'espace le temps et l'énergie

Créer une partition collective à partir des différentes productions produites

Performance


Réaliser la partition

Valuation


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Séance 4 - "Autoportrait"

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L’Ennéagramme est un modèle, une carte de la personnalité humaine, qui détermine 9 structures psychologiques de base, les Ennéatypes. Ce système postule que chacun de nous s’est construit, dans l’enfance, autour d’une peur principale qui détermine toute notre structure psychologique : ce que nous pensons être ou devoir être, la manière dont nous nous voyons et dont nous voyons les autres, ou ce qui nous arrive, etc.

Bref, nous construisons notre représentation de nous-même et du monde en réponse à cette peur, afin de nous mettre en sécurité. Et cet édifice va donner notre « fausse » personnalité, ou dit autrement, notre Ego : un amas de croyances, de présupposés et de réactions automatiques, que nous confondrons rapidement, et à tord avec ce que nous sommes.

Au travers de la description de 9 peurs principales, l’Ennéagramme nous propose d’identifier cet ego, ainsi que la vision tronquée de la réalité qu’il nous présente. Il nous donne une méthode pour nous libérer de nos schémas de pensée, d’action, et de ressenti émotionnel, pour retrouver tout notre libre-arbitre et sortir des divers pièges de notre personnalité.

En clair, ce système ne raconte certainement pas qui nous sommes, mais plutôt la principale problématique à laquelle nous avons à faire face depuis tellement longtemps, que nous nous y sommes complètement et inconsciemment identifiés.

Tout l’intérêt de l’Ennéagramme réside dans le fait qu’il traite aussi bien du quotidien de nos comportements les plus automatiques, que des qualités spirituelles que nous pouvons développer quand nous sommes en contact avec notre Essence, c’est à dire en lien avec nous même, au delà du masque que constitue notre personnalité.

Dans ce cadre, il nous permet dès le départ de pacifier nos relations au quotidien avec nos collègues, amis, familles ou enfants : nous les comprenons mieux tels qu’ils sont (plutôt que de les interpréter selon notre propre filtre), et en sortant de notre réactivité, nous avons moins besoin de leur faire subir nos propres réactions automatiques.

Ensuite, quand nous identifions notre travers principal et notre peur, nous découvrons une méthode pour les dépasser et nous en libérer, et cheminer ainsi vers notre essence en développant des capacités humaines plus élevées telles que l’empathie, l’action juste ou encore la confiance. Nous comprenons alors mieux nos talentsnotre motivation profonde, et pouvons trouver notre juste place dans ce que nous faisons.

Finalement, nous apprenons à tourner notre attention vers l’intérieur, élargissons notre conscience de nous même, et constatons que tout ce que nous pouvons regarder en nous même du point de vue d’un observateur neutre, nous pouvons nous en détacher.

Score


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